Myriam ne peut rien refuser à son entourage. A chaque fois qu’elle essaie, elle se sent mal et finit par dire oui. Mais elle s’en veut. D’autant que souvent, elle bouleverse son planning pour accéder à ces différentes demandes. Elle trouve qu’elle se laisse «marcher dessus». Et cela impacte aussi sa santé.
Souvent sollicité(e) par vos proches ou au travail, vous ne dites presque jamais NON. Entre l’obligation de rendre service et la sensation de vous « faire avoir », vous sentez bien que vous acceptez plus de demandes que vous ne le désirez mais vous ne savez pas faire autrement.
Pourtant, cette absence de refus complique votre vie, y ajoutant surcharges physiques (travail, courses pour les autres, fatigue…) et émotionnelles (stress, colère, angoisse…). Sans compter qu’au bout du compte, tout cela vous laisse insatisfait(e).
Pourquoi dire Oui quand ça dit NON à l’intérieur de soi ?
Les raisons pour lesquelles nous ne pouvons manifester un refus sont diverses et pas toujours bien conscientes : chantage affectif, pression du groupe ou de la famille… En voici quelques exemples qui vous sont peut-être familiers :
Si je dit NON, il (elle) ne m’aimera plus, ou va se détourner, ou me quitter,
Si je dis NON, le (la) pauvre, comment va-t-il (elle) faire ?
Leurs idées sont bonnes, ils savent mieux que moi ce qui (me) convient,
Je vais me sentir coupable si il (elle) n’est pas heureux(se),
Je m’occuperai de moi plus tard,
Dans ma famille, tout le monde fonctionne comme ça,
Je me sens valorisé(e) si je dis oui et que je rends service,
Cette personne m’impressionne trop pour que je lui dise NON,
Quelle image de moi vais-je donner si je dis NON ?
Je dis OUI pour avoir la paix et éviter les conflits…
Ainsi, aux diverses peurs (d’être rejeté(e), de déplaire, de décevoir, de blesser, de se sentir coupable…) s’ajoute souvent le poids de l’éducation (ça ne se fait pas, que va-t-on penser ? je n’en ai pas le droit…).
Pourquoi dire NON ?
Dire NON, c’est poser pour soi et pour les autres les limites qui sont justes. Celles qui permettent de se sentir en accord avec soi-même et contribuent à valoriser sa propre estime. Car, de la perte de confiance au harcèlement moral, les enjeux sont notables. Bien sûr, l’idée n’est pas de basculer dans l’état inverse et de tyranniser la planète entière. Cela implique de trouver un équilibre entre le respect de ses besoins et de ses échanges avec les autres.
Que mettre en place ?
Pour commencer, il peut être judicieux de noter toutes les fois où cela se produit. Toutes les fois où vous avez dit oui alors que clairement la réponse aurait dû être NON. Et d’explorer ce que cela produit à l’intérieur de vous. Et notamment, ce qui est ressenti avant de dire non, et après avoir dit non.
Quand cela est possible, prendre du recul par rapport à la situation et y regarder de plus près :
Analyser les ressorts de la situation (cf. paragraphe Pourquoi dire OUI…),
Observer dans quelles sphères cela se produit le plus souvent : en famille, au travail, avec les amis, avec les étrangers…,
Rentrer plus dans le détail, par exemple : au travail cela se produit plutôt avec des collègues plus âgés, ou des responsables, ou en famille, avec les enfants….
Quand vous avez une idée un peu plus précise de ce qui se déroule, prenez la décision de vous exercer à dire NON de temps en temps en fonction de vos ressentis. Commencez par les NON les moins « impactants ». Par exemple avec le fromager qui vous propose, à la découpe, une part de fromage un peu trop généreuse ou la vendeuse qui vous encourage à acheter cette robe qui « vous va si bien » mais que vous n’aimez pas.
Faire passer la pilule !
Pour que les choses se passent au mieux pour votre entourage et pour vous, voici quelques clés pour dire NON :
Ne pas se prononcer tout de suite, dire que l'on va réfléchir, ou que l'on n'est pas disponible,
Trouver des solutions alternatives (suggérer à la personne comment faire autrement),
Affirmer clairement ses refus sans entrer dans les détails ou s'excuser : non, ce n’est pas possible pour moi. Éviter d'amorcer une argumentation difficile à tenir.
Tout cela ne peut bouger en un jour, il est important de prendre son temps. Mais, après avoir pris cette décision de dire NON quand c’est juste pour soi, des transformations vont s’opérer et la vie va commencer à changer.
Aller plus loin :
Samedi 11 février : conférence. En savoir plus.
Pour un accompagnement à savoir dire NON : Prendre Rdv.
Crédit photo : Master1305, freepik.
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